Au 9e siècle, le village d'Arnouville était un de ces lieux qui portaient le nom de celui qui possédait le principal domaine. À cette époque, le possesseur devait s'appeler Ermenoldu ou Ermenoldis, nom teutonique ou franc, et le village avait alors pour nom Ermenouville.
Au 15e siècle, Ermenouville formait une seigneurie importante qui fut ensuite érigée en comté au milieu du 18e siècle, en faveur de Jean-Baptiste de Machault (1701 - 1794), contrôleur des finances de Louis XV (1710 - 1774).
À cette époque, le seigneur de Machault, soucieux dit-on d’avoir un village coquet près du château qu’il voulait faire élever, fit établir par un architecte un plan qui fut celui d'une petite ville. Une fois les grandes rues rectilignes tracées, il aurait ensuite invité les habitants à démolir leurs bâtisses et à les reconstruire le long des nouvelles rues, sur les emplacements qui leur attribuait.
C’est à ce moment, en 1757, qu’Ermenouville devint définitivement "Arnouville".
Arnouville eut pour vocation de servir Paris ; par ses minotiers, ses blanchisseries et ses moulins. Plus proche de nous, au début du 20e siècle, elle s’industrialisa. Grâce à son argile, une briquetterie y vit le jour.
Les armes de la ville sont les armes des Comtes de Machault, placées sur l’ancien portail du château : "d’argent à trois têtes de corbeau de sable arrachées de gueules".
Patrimoine de la commune
Le secteur du Vieux Pays d'Arnouville est le témoin de la vision qu'a voulu de Machault pour son comté.
La fontaine
La place sur laquelle a été érigée la fontaine, constituait le point de convergence des larges rues rectilignes tracées par l'architecte employé par de Machault. Elle fut réalisée vers 1745, d'après les dessins de Claude Guillot Aubry. Elle est triangulaire et creuse, et était autrefois alimentée par un réservoir relevant l'eau du bassin situé derrière le château à l'aide d'une machine hydraulique.
Elle est entièrement sculptée, décorée de frontons, de tables entourées de draperies, de congélations et de vasques. L'édifice est coiffé d'un dôme de pierre surmonté d'un ornement en forme de pomme de pin.
La fontaine d'Arnouville est inscrite à l'Inventaire des Monuments historiques depuis 1929.
Le château
Le château d'Arnouvile fut lui aussi commandé par Jean-Baptiste de Marchault. Il devait s'élever près des bords du Rosne, selon les dessins de l'architecte Pierre Contant d'Ivry qui s'était inspiré du château de Vaux, construit pour le surintendant Fouquet. Ce long bâtiment de style classique, sans étage mais avec une mansarde, a été construit entre 1750 et 1758.
Le château resta la propriété de la famille de Machault jusqu'en 1869, puis une vingtaine de propriétaires se succédèrent jusqu'au début du 20e siècle, dont la baronne de Rothschild à la fin du 19e.
Aujourd'hui, l'entrée dans le domaine se fait par une grille moderne de style Louis XV qui est venue remplacée la grille d'origine, pièce monumentale et chef d'œuvre de ferronnerie réalisée par un maître ouvrier du pays nommé Jean-Baptiste Nesles. Entièrement dorée et arborant fièrement les armes de de Machault sur son tympan, cette grille d'une hauteur totale de 8 mètres rendit à l'époque jaloux le roi Louis XV; de passage à Arnouville, il témoigna son mécontentement car aucune des grilles du château de Versailles n'était aussi magnifique.
C'est à la fin du 19e siècle que la baronne Charlotte de Rothschild transféra cette très belle pièce à l'abbaye des Vaux-de-Cernay acquise en 1873. Les très belles ferronneries de l'escalier d'honneur du château d'Arnouville furent elles aussi enlevées pour être remontées aux Vaux.
Au début du 20e siècle, le château fut racheté par Mme Hérold, qui y fonda une institution destinée aux soins des blessés nerveux de la guerre 14-18.
Aujourd'hui, l'ensemble du domaine appartient à l'association Entraide Universitaire, et le château abrite une école d'horticulture, l'Institut thérapeutique, éducatif et pédagogique (ITEP) Pierre Mâle, qui forme des adoslecents présentant des troubles du comportement.
Le château est inscrit a l'inventaire des Monuments historiques depuis 2000.
L'église Saint Denys
Cette œuvre méconnue de l'architecte néo-classique Jean-Baptiste Chaussard, elle-aussi commandée par de Machault, fut achevée en 1782. Elle vient remplacée l'église médiévale qui se situait dans le parc du château.
Elle est construite en briques recouvertes de chaux, et son architecture "simple" s'inscrit dans le projet urbanistique de grande ampleur voulu par de Machault pour le domaine du château et le village dans son ensemble, d'où l'absence de tout décor sculpté.
L'église est inscrite à l'inventaire des Monuments historiques depuis 1986.